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MOULE DE FONDEUR GALLO-ROMAIN DE MURS (INDRE)

par Gérard CORDIER

Assez imposant sur le terrain pour avoir mérité l'appellation locale de « Montagne », le « camp romain » de Murs se réduit à de plus modestes proportions dans la bibliographie archéologique berrichonne. Rien de consistant ne semble en effet avoir été ajouté, depuis 1878, à cette laconique mention de Ludovic Martinet : « Murs - tumulus et retranchements entourés de fossés et connus sous le nom de Camp de César » 1.

Il n'en est que plus utile, pensons-nous, de signaler un fragment de moule recueilli par M. J. Duguet, à qui nous devons déjà d'autres découvertes 2, au cours d'un terrassement près de sa maison, qui occupe la bordure Sud-Est de l'ouvrage.

La pièce, constituée d'une plaquette de calcaire lithographique brisée anciennement — probablement rectangulaire à l'origine — mesure en l'état 81 mm de longueur, 59,7 mm de largeur, 23 mm d'épaisseur, et pèse 189 g. Toutes les arêtes et cassures sont usées et plus ou moins abîmées. Les creux sont, par contre, restés étonnamment nets sur la face la plus intéressante. Ils comprennent les négatifs de trois objets :

1) une épingle d'environ 2 mm de diamètre (longueur inconnue), présentant une tête discoïde biconvexe de 10 mm de diamètre, ornée d'un décor rayonnant ;

2) une épingle de diamètre un peu plus faible (longueur également inconnue) à tête annulaire de 8 mm de diamètre, agrémentée de quatre petites perles diamétralement opposées ;

3) le corps d'un bracelet que l'on recourbait après coulage (comme cela se pratiquait déjà à l'Age du Bronze) ; terminé par un appendice en forme de queue de poisson, ce bracelet était décoré d'un fin quadrillage en relief, de deux lignes de bossettes très régulières et, sur les flancs, de fines nervures transversales.

Cette même face présente en outre, vers l'extrémité, un négatif indéterminé, peut-être destiné à un repère assurant la mise en place de la valve opposée.